DES CATACOMBES

 
 

DES CATACOMBES


  © PATINET THIERRI ERIC


Où l’Occident témoigne

 
 

Mais voici que la nuit tombe sur l’Occident, d’un signe flamboie la magie qu’hier sut toujours renaître dans la beauté d’un désir, dans la splendeur d’un Chant, dans la tendresse d’un Hymne, qu’hier, mais hier n’est plus, et l’onde des miasmes de la nue tombe en poussière sur les écrins des temples à genoux, des pierres tressées de mousses où l’onde exulte sa passion conquérante et funèbre, le ciel lui-même s’oublie afin de faire place à la face pâle et solitaire de la désintégration.
 
Aux sens de la pluie d’or, la Sagesse se cache, reptile dans le bruissement des carnassiers qui attendent leur heure pour destituer sa candeur, un signe déploie son oriflamme qui flotte sous le vent de l’enfer qui marbre ce site de ses incertitudes comme de ses ordres ténébreux qui vont et viennent par les souffles afin de se faire la main sur les consciences stérilisées qui ignorent, se complaisent et s’associent afin d’introduire leur rite pervers jusqu’aux berceaux où se lamentent les nouveau-nés.
 
Plus rien ne semble tenir debout, la reptation est devenue l’harmonie de la conscience Universelle, les êtres ne sont plus, leur vie se dénature, ils sont des ombres qui se parlent sans se parler, ils ne se reconnaissent plus, d’ailleurs quelle reconnaissance peut-il exister dans ce monde où ne restent plus que des unités délétères dont les exhalaisons ne sont que des répliques des fétidités incarnées par les médiatiques errances qui s’enlacent, se caressent, jamais ne s’affrontent, afin de taire toute velléité de naître et d’Être ?
 
Déjà les miasmes prennent conscience de la pure inutilité, il faut poursuivre la fête des errances, s’intégrer dans cette masse épousée où le signe reconnu est celui de la désintégration de l’identité, de l’informe, conséquences de l’enfantement joyeux et pernicieux qui font les Humains des sacs vides aptes à consommer toutes les larves pourrissantes qui font son lieu, son ascension et sa grandeur, féerie d’un monde de déjection où la déjection règne en maîtresse, dans la pure acceptation de la décomposition.
 
Décomposition du Vivant, décomposition de tout Existant pour le règne sombre qui se doit, paraît-il, de naître afin d’instruire l’Humanité d’un sort divin, ce divin si malléable, qu’aujourd’hui réduit à sa plus simple expression, finalise dans le matérialisme le plus dénaturé, dessein de l’Œuvre engendrée dont les nuisances se perdent dans la mémoire des Peuples qui font notre Éternité, ces rameaux qui furent les fers de lance de l’Esprit conquérant de l’Humanité, qui furent vivants.
 
Qui furent, seulement, Ô non simplement seulement, car victorieux des entraves les plus singulières, toujours debout parmi les ruines, dans l’ouragan comme la tempête, sous les cieux hospitaliers comme les cieux ténébreux, debout toujours malgré le sort contraire, malgré les contemptateurs, les détracteurs, le statisme inconditionnel de la faiblesse où de l’ignominie, toujours debout afin de faire avancer l’Humain vers sa réalité la plus noble et la plus transcendante !
 
Ivoire, ivoire jusqu’à ces jours bannis où l’onde, semble-t-il, s’est éteinte, où l’Ordre du Devenir s’estompe pour laisser place à la bassesse, car oubli, oubli de la mémoire, oubli de l’histoire, oubli de l’Épopée qui fût, mais n’en déplaise reviendra, car de la pure viduité l’élément intarissable qui fait que ce jour même voit l’Esprit conquérant au-delà de l’Astre, au-delà de ce désastre, afin de naître dans l’Espace la splendeur de ce qui ne peut plus être au milieu de ces ruines qui désignent un Règne.
 
Ce Règne que l’on veut taire, assoupir, destituer au profit d’un autre règne, qui, mais oui, règne ce jour dans sa splendeur la plus ignoble, vive voix s’arrogeant le droit, oui, le droit de détruire tout ce qui n’est pas lui, tout ce qui ne correspond pas à son moule duquel sortent non plus des Êtres vivants mais des robots vides de toute mesure comme de tout déploiement, robots asservis et contents de cet asservissement qui les meut, les oriente, les destine, les oblige et les soumet impitoyablement.
 
Ce Règne, qui semble détruit par ce pseudo-règne, mais qui lentement renaît de ses cendres afin de porter la lumière dans l’Esprit qui jamais ne dépérit malgré les voiles qui l’obscurcissent, voiles acquis et non innés, voiles dont le dépassement permettra la renaissance de ce lieu qui nous est Vie et non Mort comme le laisserait paraître et le voudrait paraître l’ordre insipide qui lie la pensée du Vivant à une direction dont la dénature même le perdra si tant d’exaction son sort implacable...
 

 
 
 

Table

 

DES CATACOMBES
 
  Où l’Occident témoigne
De l’Aventure tragique
Mesure du propos
De l’Onde éblouie
Le masque de la destruction
Des opiacées divines
Dessein de l’Œuvre
Dont les ramifications désignent
L’oubli dramatique
Dessein de l’Orbe
Des consciences de ce temps
Lors que la révolte
Dans le firmament bleui
D’Iris la pluie d’Or
Ivoire des neiges solsticiales
L’Ambre à genoux
Le cœur de la Volonté
Dans la puissance du firmament
Des Ages reptiliens
Les fauves dans la brume
De l’Orbe déployé
Demeure des Astres
De l’Aube éclairée
Dans la sanctification
Des catacombes

A Le Pecq
01/05/1989
05/04/2008

2019
Vincent Thierry




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